Zut et flûte et re zut. Mon texte, celui qui devait être là, à la place de ces mots, mon texte, il n'est pas prêt. Enfin, pas tout à fait prêt. Quand je vous dis « pas tout à fait » je devrai dire « pas du tout ». Quoique... ça dépend. Le début, il est déjà écrit. On peut même dire que ça démarre plutôt bien. Ça parle de... Euh... Non, je ne vais pas vous le dire maintenant, parce que le milieu, je ne l'ai pas, et la fin encore moins. Le milieu, ça pourrait encore aller, j'ai toutes les idées en tête, c'est un peu en vrac, ça me prendrait bien une heure, voire deux, le temps de remettre tout cela en ordre. Disons trois bonnes heures parce que le début, même si je n'en suis pas trop mécontent, ce n'est pas un cadeau pour la suite. Il y a une petite idée sympa à la base. Encore que...

Donc, en résumé, si je me mets à développer le milieu sans être vraiment certain que le point de départ est pertinent, je cours le risque de m'enliser en cours de route. Et puis la fin, je l'ai encore moins. Sachant qu'une fin de texte est la petite note qui vient relier le tout, il est fort utile de savoir quelle est cette note finale chargée de parachever l'ensemble. A la manière de... comme euh...comme une note de fin !... Original non ? Vous voyez bien que pour la fin, je n'y suis pas du tout.

En plus, ce message, cela fait déjà plusieurs jours que j'aimerais vous l'envoyer. Tant qu'il n'est pas écrit, je ne peux pas le faire partir. Et tant qu'il ne part pas, vous ne pouvez pas le recevoir. Ça, ce n'est pas bien du tout.

Alors ni une ni deux, j'ai décidé coûte que coûte de l'achever, ce texte.

Cela devait se faire hier soir. Sauf que des amis m'ont invité à un vernissage que je ne voulais pas manquer. J'y suis donc allé. Vous savez ce que c'est, l'ambiance d'un vernissage : on rencontre plein de gens chouettes, on papote, on n'a pas vraiment toute la concentration qu'il faudrait pour apprécier les ½uvres tellement c'est sympa, on grignote des petites bricoles, on sirote un petit verre, on re-papote. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un grand bavard. Je me dis que raisonnablement, je ne devrais pas trop tarder parce que j'ai un texte sur le gaz, et que, et, et...

Quand il n'y a pratiquement plus personne dans la galerie, les amis (ô quelle traîtrise !) me proposent d'aller manger une petite pizza dans un restau voisin. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas gourmand. J'y suis allé. Et c'était bien sympa.

Une fois rentré à la maison, la digestion de la pizza, elle m'a coupé le peu d'imagination que j'avais pour le développement du milieu et ne m'a pas laissé une miette de jugeote pour la fin. Cette fin qui s'est éloignée de plus en plus de mon esprit, qui s'est éloignée de plus en plus de ... qui s'est éloi ....qui...qu.....rrrrrr...(digestion)...rrrrrr...(plus faim)....r rrrrrr ... Fin !