de Yvette Hamonic et Alain Guhur

Un amas de valises et de ballots balancés d'un compartiment de train. Une gare froide dans le crachin d'automne. Deux bouilles pétillantes habillées de grands manteaux élimés, mains recouvertes de mitaines, chaussures trouées qui trépignent sur le quai... Dans leurs valises, toute leur richesse : un fatras de souvenirs qui remontent à la surface sans crier gare... le pays, si loin déjà... les coups à la porte... la fuite... l'immense fatigue sur les chemins de boue... cliquetis des armes... claquement des dents à en pouffer de rire, à en pleurer... et cette valise pleine de tissus, odeurs de la maison, douceurs des fêtes lointaines, murmures de violons, voix aimées...
Ils sont sur la route, des marionnettes plein les bagages, la toile de leur théâtre ambulant enroulée sous de vieux tendeurs, prêts au déballage dans la rue, sur les places des villages, pour raconter encore et toujours ce qui se passe au pays, dire ce qui jette sur des routes d'infortune des milliers d'immigrés comme eux, douleur à l'âme, rêve chevillé au corps. Comme tous, ces deux - là ont un immense espoir d'ailleurs, un long chemin à faire vers un pays d'accueil où il fera bon vivre... Deux lutins, le coeur en bandoulière

 

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